Coup d'état manqué.
Les militaires et les véhicules blindés qui avaient encerclé le palais présidentiel en Bolivie mercredi ont quitté les lieux dans la soirée, tandis qu'un général a été arrêté, suite à la dénonciation par le président socialiste Luis Arce d'une tentative de coup d'État, appelant à l'appui de la communauté internationale. Des policiers ont repris le contrôle de la place près du palais présidentiel et du bâtiment du Congrès à La Paz, constaté par un journaliste de Reuters, après que Luis Arce a condamné une tentative de renversement visant à "mettre fin à la démocratie" appelant les soldats à rentrer chez eux, changeant le commandement militaire et sollicitant le soutien international. Plusieurs leaders régionaux, ont également condamné cette tentative de coup d'Etat. Au total trois militaires de haut rang ont été arrété.
L'ombre de Washingtown ?
Dans l'après-midi, un véhicule blindé a percuté une entrée du palais présidentiel alors que des soldats et d'autres véhicules se déployaient autour. "Aujourd'hui, le pays fait face à une tentative de coup d'État. Aujourd'hui, le pays est confronté à nouveau aux intérêts qui cherchent à mettre fin à la démocratie en Bolivie", a déclaré Luis Arce depuis le palais présidentiel, entouré de soldats armés. "Nous avons besoin du peuple bolivien pour se mobiliser contre le coup d'État, en faveur de la démocratie", a-t-il ajouté.
Quelques heures après le discours du président, les
soldats se sont retirés de la place centrale de La Paz, permettant à la police de reprendre le contrôle. Parallèlement, Juan José Zuniga a été arrêté peu de temps après avoir été démis de ses fonctions de commandant. Le général de l'armée de l'air Marcelo Javier Segarra, et le vice-amiral Juan Arnes Salavdor.
Le parquet national a annoncé l'ouverture d'une enquête pénale à son encontre. Les spéculations impliquant la CIA sont sur toutes les lèvres à La Paz. Les commentateurs locaux rappellent que la Bolivie, qui a rompu toute relation diplomatique avec Tel-Aviv en signe de protestation contre son intervention militaire dans l'enclave de Gaza, et le déplacement du président Arce au Forum Econonique Internaltional de Saint-Petersboug, pourraientt avoir attisé la colère de Washington. De leur côté, les États-Unis ont indiqué suivre de près la situation, appelant au calme et à la retenue.
Guerre des clans
Luis Arce a nommé José Wilson Sanchez comme nouveau commandant de l'armée, lui demandant de rétablir l'ordre et la tranquillité. Un parti des boliviens s'opposent au retour d'Evo Morales, président du pays de 2006 à 2019, date à laquelle il a démissionné sous la pression d'un large mouvement de protestation, laissant place à un gouvernement conservateur intérimaire.
Luis Arce a remporté l'élection présidentielle en 2020. Juan José Zuniga avait récemment exprimé son opposition à un
retour d'Evo Morales et menacé de s'y opposer, ce qui a conduit Luis Arce à lui retirer le commandement de l'armée.
À l'approche des élections de l'année prochaine, les tensions montent en Bolivie, avec l'intention déclarée de l'ancien président Evo Morales de se présenter contre Luis Arce, son ancien allié, ce qui divise profondément le Parti socialiste au pouvoir et accroît l'incertitude politique.Evo Morales a annoncé qu'il rompait officiellement avec Luis Arce malgré leur appartenance commune au parti Mouvement vers le socialisme (MAS), affirmant que ses partisans se mobiliseraient pour défendre la démocratie. "Nous ne permettrons pas aux forces armées de violer la démocratie et d'intimider la population", a déclaré Evo Morales.
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