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Photo du rédacteurRaïssana Yssoufi

Corée du Sud : la chute du président Yoon Suk Yeol, entre crise politique et destitution



Une décision historique qui ébranle le pouvoir

La Corée du Sud vient de vivre un tournant politique explosif. Ce samedi 14 décembre 2024, le Parlement sud-coréen a adopté, avec une écrasante majorité de 204 voix contre 85, une motion de destitution à l’encontre du président Yoon Suk Yeol. Au cœur de cette tempête : sa tentative controversée d’imposer la loi martiale le 3 décembre, une manœuvre jugée autoritaire et désespérée pour contrôler un Parlement opposé. Bien que le chef d’État se dise « profondément frustré », il a déclaré qu’il acceptait la décision et se retirait « pour en finir avec la politique de confrontation ». Mais son départ laisse planer une incertitude troublante.


Un président suspendu, un pays en attente

Si le Parlement a acté la destitution, la procédure reste en suspens : la Cour constitutionnelle dispose désormais de 180 jours pour confirmer ou rejeter cette décision historique. Durant cette période, le Premier ministre Han Duck-soo assumera l’intérim, promettant « une gouvernance stable ». Mais dans un contexte où la crise politique et l’instabilité menacent, ces mots suffiront-ils à apaiser les tensions ? Ce scénario soulève une question cruciale : comment un pays fracturé peut-il rebondir après une telle épreuve ?


Loi martiale : la décision qui a précipité la chute

Tout remonte à ce 3 décembre, lorsque Yoon Suk Yeol, confronté à une opposition parlementaire inflexible, a brièvement instauré la loi martiale, une mesure exceptionnelle qui transfère les pleins pouvoirs à l’armée pour maintenir l’ordre en cas de crise extrême. Cette décision, perçue comme une tentative désespérée de préserver son pouvoir, a immédiatement suscité un tollé national et international. L’armée, bien que mobilisée, a refusé de soutenir l’initiative, accentuant l’isolement du président. Ce coup manqué a scellé son sort. Cette destitution, la seconde tentative en seulement deux ans, témoigne de la fragilité d’un mandat marqué par les controverses.


Une Corée du Sud à la croisée des chemins

Avec un chef d’État suspendu, une société polarisée, et une opposition renforcée, l’avenir politique de la Corée du Sud reste incertain. Mais une chose est sûre : ce 14 décembre restera gravé dans l’histoire comme le jour où le Parlement a imposé ses limites au pouvoir présidentiel. Les regards se tournent maintenant vers la Cour constitutionnelle, où le destin de Yoon Suk Yeol et de la nation elle-même se jouera dans les mois à venir.

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