Guerre commerciale : la Chine tient tête aux États-Unis
- bleichnerlucie
- 8 avr.
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La Chine a affirmé ce mardi sa volonté de résister fermement aux droits de douane imposés par les États-Unis, alors même que le président Donald Trump menace d’appliquer de nouvelles surtaxes. Les deux principales puissances économiques mondiales semblent déterminées à poursuivre l’escalade commerciale, malgré les lourdes pertes enregistrées sur les marchés financiers mondiaux.
Du côté européen, la proposition de l’Union européenne d’instaurer une exemption réciproque de droits de douane sur les produits industriels, y compris les automobiles, a été catégoriquement rejetée par Washington.
Tensions croissantes et marchés volatils
Malgré une légère reprise observée mardi sur les marchés asiatiques — Tokyo clôturant en hausse de 6,02 % — les pertes cumulées depuis les récentes annonces américaines restent considérables, s’élevant à des milliers de milliards de dollars. L’instabilité persiste, alors que certaines places boursières en Asie du Sud-Est, notamment en Indonésie, au Vietnam et en Thaïlande, continuent d’enregistrer des baisses.
Les incertitudes liées à une guerre commerciale globale inquiètent les investisseurs. Le président Trump, accusant la Chine de ne pas avoir tenu compte de ses avertissements, envisage d’appliquer des taxes supplémentaires de 50 % sur les importations chinoises dès mercredi, en réponse à la volonté de Pékin d’instaurer 34 % de droits de douane sur les produits américains.

Pékin appelle au dialogue, mais rejette toute pression
Le ministère chinois du Commerce a déclaré que la Chine n’accepterait jamais de telles mesures unilatérales, et qu’elle riposterait jusqu’au bout si les États-Unis persistaient. Toutefois, Pékin se dit toujours favorable à une résolution par le dialogue, tout en refusant toute forme de pression, de menace ou de chantage.
Depuis son retour au pouvoir, Donald Trump a déjà imposé une surtaxe additionnelle de 20 % sur les produits chinois, qui devrait passer à 54 % dès le 9 avril, incluant les +34 % annoncés la semaine précédente.
Plusieurs dirigeants ont exprimé leur désaccord face à la stratégie américaine. John Lee, dirigeant de Hong Kong, a dénoncé des mesures « irresponsables », tandis que le Premier ministre de Singapour, Lawrence Wong, s’est dit profondément déçu, estimant que « ce n’est pas ainsi qu’agit un allié ». Le Vietnam, de son côté, espère retarder l’application des nouvelles taxes et intensifie ses échanges commerciaux avec les États-Unis.
Les effets économiques redoutés et un bras de fer mondial
Les experts redoutent les conséquences d’un conflit commercial généralisé, qui pourrait entraîner une hausse des prix, une baisse de la croissance mondiale et une hausse du chômage. Selon Trump, les nouvelles taxes — un taux général de 10 %, à l’exclusion de l’or et de l’énergie — visent à protéger l’économie américaine, qu’il juge exploitée par ses partenaires commerciaux.
Ce taux doit être relevé mercredi pour plusieurs grands partenaires, notamment l’Union européenne (à 20 %) et le Vietnam (à 46 %). L’administration Trump indique rester ouverte à la négociation, à condition que des garanties soient données quant à l’ouverture des marchés étrangers aux produits américains.
Le secrétaire au Trésor, Scott Bessent, a indiqué que près de 70 pays ont déjà pris contact avec les États-Unis pour entamer des discussions. Il a précisé que le Japon pourrait bénéficier d’une priorité, en raison de sa réactivité et de ses liens étroits avec Washington.
Toutefois, le Premier ministre singapourien estime que ces mesures tarifaires ne semblent pas négociables, et rappelle que démanteler des barrières commerciales une fois érigées est extrêmement difficile.