La France envisage de reconnaître l’État palestinien en juin, annonce Emmanuel Macron
- Ambra Crescenzo
- 10 avr.
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Emmanuel Macron a annoncé mercredi 9 avril que la France pourrait reconnaître un État palestinien « en juin », à l’occasion d’une conférence internationale qu’elle coprésidera avec l’Arabie saoudite à New York. Cette déclaration a été faite dans un entretien accordé à l’émission C à vous sur France 5, au lendemain de son retour d’un déplacement officiel en Égypte.
Le président de la République a précisé que cette initiative s’inscrirait dans une dynamique diplomatique collective, visant à relancer la solution à deux États, longtemps considérée comme le cadre de règlement du conflit israélo-palestinien.
« On doit aller vers une reconnaissance [d’un État palestinien] et donc dans les prochains mois, on ira », a-t-il déclaré.« Je ne le ferai pas pour faire plaisir à un tel ou un tel, mais parce que ce sera juste. »
Cette conférence, prévue en juin, pourrait permettre une reconnaissance mutuelle entre plusieurs États : la France espère qu’en parallèle à la reconnaissance de la Palestine, certains pays arabes accepteront de reconnaître Israël. Le président a également souligné la nécessité de clarifier la position de la France face aux acteurs qui remettent en cause le droit d’Israël à exister, en visant notamment l’Iran.
« Notre objectif, c’est, en juin, avec l’Arabie Saoudite, de présider cette conférence : on pourrait finaliser le mouvement de reconnaissance réciproque », a-t-il précisé.
Un contexte diplomatique en évolution
La déclaration d’Emmanuel Macron intervient dans un contexte où plusieurs pays européens ont récemment franchi le pas de la reconnaissance officielle de l’État palestinien. En mai 2024, l’Irlande, la Norvège et l’Espagne ont annoncé leur décision, suivies par la Slovénie en juin. En tout, près de 150 pays dans le monde reconnaissent actuellement l’État palestinien.

La ministre d’État palestinienne aux Affaires étrangères, Varsen Aghabekian Shahin, a salué l’initiative française, estimant qu’elle constituerait « un pas dans la bonne direction », en accord avec la défense des droits du peuple palestinien et la perspective d’une paix durable fondée sur la coexistence de deux États.

Une solution contestée
Cependant, la solution à deux États reste fermement rejetée par le Premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, qui a plusieurs fois réaffirmé son opposition à la création d’un État palestinien indépendant. Dans ce cadre, la position de la France pourrait marquer un tournant diplomatique significatif. Elle viserait à rétablir un équilibre entre les deux parties, à encourager une dynamique régionale plus stable et à renforcer l’engagement en faveur d’une sécurité collective au Moyen-Orient.