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Macron en Serbie : pour conclure un contrat pour l’achat de plusieurs Rafale français, alors qu’un nom pour Matignon se fait attendre.

Dernière mise à jour : 29 août 2024



Alors que les discussions à l’Élysée peinent à dégager un nom pour Matignon, Emmanuel Macron entame ce jeudi une visite de deux jours en Serbie, un déplacement qui pourrait bien redéfinir les contours de la politique française, tant sur la scène nationale qu’internationale. Mais derrière cette visite officielle se cache une série de manœuvres politiques et diplomatiques qui pourraient bouleverser l’équilibre des pouvoirs en France et renforcer les relations stratégiques avec la Serbie.

Le contexte politique français : une nomination attendue

À Paris, l’incertitude règne toujours quant à la nomination du futur Premier ministre. Les tractations à l’Élysée se poursuivent, mais aucun nom n’a encore émergé pour remplacer le chef du gouvernement. Le Parti socialiste, qui entame ses journées d’été à Blois, se retrouve divisé quant à la stratégie à adopter vis-à-vis de Macron. Le Président a déjà exclu toute possibilité d’un gouvernement du Nouveau Front populaire, dirigé par la charismatique Lucie Castets. Cependant, la présidente de la région Occitanie, Carole Delga, n’a pas hésité à rappeler que Macron avait certes le droit de refuser Castets, mais qu’il avait aussi « le devoir de choisir » une personnalité issue du bloc de gauche pour apaiser les tensions politiques croissantes.

Ce climat d’incertitude et de tension interne au sein du Parti socialiste ne fait qu’ajouter à la complexité de la situation. La question qui brûle toutes les lèvres est donc la suivante : qui Macron choisira-t-il pour Matignon, et quel impact cela aura-t-il sur la cohésion de la gauche et l’avenir du gouvernement ?


Une visite en Serbie sous haute tension

C’est dans ce contexte politique français particulièrement tendu qu’Emmanuel Macron s’envole pour Belgrade. Cette visite, loin d’être une simple formalité diplomatique, pourrait marquer un tournant décisif dans les relations entre la France et la Serbie. Le président serbe, Aleksandar Vucic, a en effet exprimé son espoir de conclure cette semaine un contrat majeur pour l’achat de plusieurs avions de combat français Rafale, une transaction qui pourrait s’élever à plusieurs milliards d’euros.

« C’est un énorme contrat pour notre pays et ce n’est pas un petit contrat même pour la France », a déclaré Vucic dans une interview exclusive. Le président serbe, bien que discret sur les détails exacts, a laissé entendre que cette transaction, si elle était conclue, viendrait renforcer considérablement les capacités militaires de la Serbie, tout en signalant un changement stratégique majeur pour l’armée serbe, historiquement équipée par la Russie.


Le Rafale, un atout stratégique pour la Serbie

L’achat de Rafale français n’est pas seulement une question d’armement pour la Serbie, c’est aussi une étape cruciale dans la modernisation de ses forces armées. Comme l’a souligné Vucic, « la plupart de nos appareils aériens, pour ne pas dire la totalité, tous nos avions intercepteurs et l’ensemble de nos avions de combat venaient de Russie et nous devons évoluer ». En se tournant vers la France pour cette acquisition, la Serbie envoie un signal fort sur sa volonté de diversifier ses alliances stratégiques, tout en modernisant son armée pour répondre aux défis sécuritaires actuels.

Cette transaction, si elle aboutit, s’inscrirait dans une série de contrats d’armement que la Serbie a récemment signés avec des pays européens, ainsi qu’avec la Chine et la Russie. Le budget militaire serbe, en constante augmentation depuis une décennie, témoigne de la détermination de Belgrade à s’imposer comme un acteur militaire de poids dans les Balkans. L’achat de Rafale viendrait donc couronner cette stratégie de renforcement des capacités militaires, tout en resserrant les liens avec la France, un partenaire clé au sein de l’Union européenne.


La Serbie et l’Union européenne : un équilibre délicat

Mais cette transaction ne se limite pas aux seules considérations militaires. Elle intervient à un moment où la Serbie poursuit son objectif de longue date d’adhérer à l’Union européenne. Cependant, cette ambition s’accompagne de nombreuses interrogations et préoccupations, tant au sein de la population serbe que parmi les dirigeants européens. L’achat de Rafale pourrait être perçu comme un geste destiné à rassurer les partisans de l’adhésion, en montrant que la Serbie est prête à se rapprocher de l’UE en renforçant ses liens avec la France.

Néanmoins, le chemin vers l’adhésion reste semé d’embûches. Le gouvernement serbe doit jongler entre la volonté de répondre aux exigences de l’UE et les attentes d’une population encore largement sceptique quant aux bénéfices d’une intégration européenne. La visite de Macron pourrait donc être l’occasion pour les deux pays de renforcer leur partenariat stratégique, tout en abordant les questions sensibles liées à l’adhésion de la Serbie à l’UE.


Une visite aux répercussions multiples

Cette visite de deux jours en Serbie pourrait bien marquer un tournant, non seulement dans les relations franco-serbes, mais aussi dans la politique intérieure française. Alors que Macron tente de sortir de l’impasse politique en France, il mise sur la diplomatie pour renforcer son image à l’international. En Serbie, il pourrait bien obtenir un succès diplomatique majeur avec la signature de ce contrat de vente de Rafale, tout en renforçant la position de la France en Europe de l’Est.

De l’autre côté, pour Vucic, conclure ce contrat avec la France serait un coup de maître. Non seulement il moderniserait les forces armées serbes, mais il enverrait également un signal fort à ses partenaires européens, tout en continuant à jouer habilement sur l’échiquier diplomatique international.


Une attente insoutenable

Alors que le suspense demeure à Paris sur la nomination du prochain Premier ministre, tous les yeux sont également rivés sur Belgrade où les résultats de cette visite pourraient bien changer la donne. Que ce soit sur le plan politique ou militaire, les prochains jours s’annoncent déterminants. Le futur de la Serbie, tout comme celui de la France, pourrait bien se décider dans les coulisses de cette visite officielle, tandis que Macron tente de naviguer entre les turbulences nationales et les enjeux stratégiques internationaux.


Vidéo associée : Macron en Serbie pour conclure l’achat de plusieurs Rafale français



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