Séoul et Tokyo inquiets après un nouveau tire de missile hypersonique de Pyongyang
- MANAA Norredine 🔶 Journaliste
- 27 juin 2024
- 3 min de lecture
La Corée du Nord a annoncé avoir réussi le lancement d'un missile à têtes multiples mercredi, tandis que Séoul a déclaré que le projectile avait explosé en plein vol.
Un échec pour Séoul et le Japon
L'armée sud-coréenne a annoncé mercredi que la Corée du Nord avait effectué un essai de ce qui semblait être un missile hypersonique, mais le projectile a explosé en vol après avoir après avoir parcouru environ 250 km, se terminant par une explosion dessus de la mer du Japon. Un échec pour Séoul et Tokyo.
Selon l'état-major sud-coréen, il pourrait s'agir d'un missile à propergol solide qui aurait rencontré des problèmes de combustion, émettant plus de fumée que d'habitude. Le missile a été lancé depuis le territoire nord-coréen aux alentours de 05h30 (20h30 GMT mardi). Les services de renseignement sud-coréen et américain sont actuellement en train de mener une analyse approfondie de ce tir, a annoncé l’état-major interarmées (JCS) dans un communiqué. Le Japon a confirmé le lancement, et ses garde-côtes ont rapporté que le missile était finalement tombé en mer du Japon.
Pyongyang tente de maîtriser les techonlogies hypersoniques
La Corée du Nord s'efforce depuis longtemps de maîtriser des technologies hypersoniques et à propergol solide plus avancées, dans le but de rendre ses missiles plus efficaces pour déjouer les systèmes de défense antimissiles de la Corée du Sud et des États-Unis, ainsi que pour menacer les bases militaires américaines dans la région.
Le responsable du JCS a également observé qu'une quantité inhabituelle de fumée s'était échappée de l'engin, suggérant des problèmes potentiels de combustion. La même source a indiqué que le missile pourrait avoir été propulsé par du combustible solide.D'après KCNA, l'essai "a été effectué en utilisant le moteur du premier étage d'un missile balistique à combustible solide de portée intermédiaire dans un rayon de 170 à 200 km".
"L'efficacité d'un leurre séparé du missile a également été vérifiée par un radar antiaérien", a ajouté l'agence, soulignant les capacités avancées du missile testé.
Les missiles à combustible solide n'ont pas besoin d'être ravitaillés avant le lancement, ce qui permet un déploiement plus rapide et complique ainsi leur détection et leur destruction par l'ennemi. Depuis son deuxième essai nucléaire en 2009, Pyongyang est soumis à une série de sanctions des Nations unies, mais continue malgré tout de développer ses programmes nucléaires et d'armement.
Regain de tension avec les exercices militaires
Mercredi, la marine sud-coréenne a relancé des exercices de tir à balles réelles près de la frontière maritime nord-coréenne. Ces manœuvres marquent les premiers exercices de ce genre depuis que Séoul a suspendu l'accord militaire destiné à réduire les tensions avec le Nord. Lors de ces exercices, "environ 290" obus ont été tirés sur des "cibles ennemies reconstituées", a précisé la marine sud-coréenne dans un communiqué.
Au début du mois, Kim Yo Jong, la sœur du dirigeant nord-coréen Kim Jong Un et principale porte-parole du gouvernement, a averti la Corée du Sud que si les largages de tracts et les diffusions par haut-parleurs se poursuivaient, Séoul "serait sans aucun doute témoin d'une nouvelle contre-offensive" de la Corée du Nord.
Mardi, le président sud-coréen Yoon Suk Yeol a visité un porte-avions américain arrivé en Corée du Sud pour des
exercices militaires conjoints qui commenceront plus tard en juin, avec la participation également du Japons. La Corée du Sud et les États-Unis ont organisé mercredi des exercices aériens conjoints impliquant 30 avions, y compris le F-22 Raptor, un chasseur furtif américain.
Pyongyang proteste fréquemment contre de telles manœuvres, les percevant comme des préparatifs en vue d'une éventuelle invasion, en envoyant presque quotidiennement de l'autre côté de la frontière des centaines de ballons remplis de déchets et
d'excréments d'animaux.Pendant trois jours consécutifs, Pyongyang a envoyé des ballons chargés de déchets vers le Sud. Selon l'armée sud-coréenne, environ 70 ballons ont atterri jeudi matin, principalement dans la province de Gyeonggi et autour de Séoul, entraînant une brève fermeture de l'aéroport d'Incheon qui dessert la capitale.
"L'armée a indiqué que la charge utile des ballons est d'environ 10 kilogrammes, ce qui présente un risque s'ils descendent rapidement, et elle est prête à réagir", a-t-il déclaré.
"La réponse de Séoul à ces récents envois de ballons sera adaptée en fonction de l'évolution de la situation stratégique et opérationnelle, en fonction des actions de la Corée du Nord", a-t-il ajouté.
