Trump échauffe les esprits avec une rhétorique détonante
Dans un retour en scène qui ne laisse personne indifférent, Donald Trump, président élu des États-Unis, a récemment déclenché une tempête médiatique en ciblant le canal de Panama. Lors d’un meeting à Phoenix, Arizona, devant une foule de jeunes conservateurs enthousiastes, il a qualifié les droits de passage imposés aux navires américains de « ridicules et tout à fait injustes ». Si rien ne change, a-t-il averti avec son style caractéristique, les États-Unis exigeront le retour immédiat du canal sous leur contrôle.
Ce discours enflammé marque la deuxième fois en quelques jours que Trump aborde cette question. Sur son réseau Truth Social, il avait déjà critiqué le Panama, affirmant que la Chine augmentait son influence sur cette voie navigable cruciale. « Nous ne le laisserons JAMAIS tomber entre de mauvaises mains ! », a-t-il proclamé, révélant une inquiétude croissante envers le rôle de Pékin dans la région.
Une tension autour d’un point stratégique mondial
Le canal de Panama, épine dorsale du commerce maritime mondial, voit transiter environ 5 % des marchandises transportées par voie maritime. Cette position centrale en fait un enjeu stratégique d’importance majeure. Pourtant, les raisons qui poussent Trump à en faire une priorité restent floues. Selon Politico, le Panama a été un allié fidèle des États-Unis depuis l’intervention militaire américaine en 1989, qui avait déposé le dictateur Manuel Noriega.
Pourtant, Trump semble persuadé que le canal pourrait devenir un levier d’influence étrangère, notamment pour la Chine. Ce pays, acteur majeur du commerce mondial, est soupçonné par Trump de chercher à contrôler indirectement ce passage vital. « C’était au Panama de le gérer, pas à la Chine », a-t-il déclaré, sans fournir de preuves tangibles de cette allégation. Une sortie qui alimente davantage les suspicions et les critiques.
La réaction ferme du Panama
Face à ces propos, le président panaméen José Raúl Mulino n’a pas tardé à réagir. Dans une vidéo publiée sur son compte X (anciennement Twitter), il a réfuté les accusations de Trump, affirmant que le canal de Panama est entièrement sous contrôle panaméen. « Le canal n’est dominé ni par la Chine, ni par les États-Unis, ni par aucune autre puissance. Chaque mètre carré du canal appartient au Panama et continuera à lui appartenir », a-t-il déclaré avec fermeté.
Il a également exigé le respect de la souveraineté de son pays, rappelant que l’indépendance du Panama n’est pas négociable. Ces paroles visent à rassurer la population panaméenne tout en éloignant les tensions internationales qui pourraient découler des propos de Trump.
Une stratégie électorale ou une véritable ambition géopolitique ?
Derrière cette controverse, une question reste en suspens : Trump utilise-t-il le canal de Panama comme un levier pour galvaniser sa base électorale ou nourrit-il de véritables ambitions géopolitiques ? Ses critiques contre la Chine et son insistance sur la grandeur américaine résonnent fortement auprès de ses partisans. Pourtant, les observateurs avertissent que de telles déclarations risquent de créer des tensions inutiles avec un allié historique.
Le canal de Panama, symbole d’indépendance
Pour le Panama, le canal reste un symbole de souveraineté. Rétrocedé par les États-Unis en 1999 après des décennies de contrôle, il représente un jalon essentiel dans l’histoire moderne du pays. Toute tentative de remettre en cause cette indépendance pourrait éveiller des tensions à l’échelle internationale.
En s’attaquant à un sujet aussi sensible, Donald Trump montre qu’il reste fidèle à son style provocateur. Mais ses paroles, qui résonnent comme une déclaration de guerre diplomatique, pourraient bien susciter des conséquences imprévues dans un paysage géopolitique déjà fragile.
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